Pour faire bref, les partis flamands du gouvernement fédéral prônaient une ligne sanitaire dure et le maintien de mesures extrêmement sévères, alors que les francophones voulaient desserrer un peu l’étau, au moins pour le réveillon de Noël.
Georges-Louis Bouchez avait lancé sa formule « on ne peut pas fêter Noël par Skype » alors qu’Elio Di Rupo imaginait un léger assouplissement de la bulle et du couvre-feu pour Noël. On est loin du compte, car c’est la vision dure et flamande qui a gagné sur toute la ligne, hormis l’ouverture des commerces que réclamait le MR.
Mais dans les faits, c’est un coup de massue qui s’est abattu hier soir sur le moral des Belges. Bien sûr, la très grande majorité des habitants de ce pays respectent les mesures sanitaires et comprennent la gravité de la situation. Mais une population ne peut adhérer à des mesures aussi strictes, aussi contraignantes, aussi longues qu’à la condition d’y voir une logique et une perspective. Or, à part l’ouverture des commerces, rien ne bouge. Au contraire, le ton du duo De Croo/Vandenbroucke était encore plus sévère, plus répressif, plus anxiogène que jamais. Quant au ministre de la Santé, un conseiller en communication devrait lui expliquer qu’annoncer pareilles mesures avec le sourire, ça passe mal, surtout si elles sont plus sévères que dans tous les pays voisins.
Et si tous les Belges attendaient le 24 décembre pour s’offrir une toute petite fenêtre d’espoir, ils devront se contenter de ce que nous pourrions appeler « L’étrange Noël de Monsieur Frank… Vandenbroucke » en référence au célèbre film d’animation de Tim Burton dont le titre original, « The nightmare before Christmas » signifie le cauchemar avant Noël… Sauf qu’ici il ne s’agit pas d’un mauvais rêve, mais de la triste réalité.