« Il faudra laisser de plus en plus d’étudiants revenir sur les campus avec les semaines qui passent, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire », plaide Chems Mabrouk. « Ce n’est pas un caprice, c’est une nécessité : 60 % des étudiants sont en décrochage, 80 % se disent fragilisés psychologiquement », rappelle-t-elle.
« La mesure indique l’importance accordée à l’enseignement et aux jeunes, ce qui est un message positif », juge Pierre Wolper, président du Conseil des recteurs et recteur de l’Université de Liège. « Cela donne un peu d’air mais nous laisse quand même principalement dans une situation d’enseignement à distance », précise-t-il, estimant tout de même que cela vaut mieux qu’un retour en arrière par la suite.
« En pratique cependant, ce n’est pas très facile à gérer », nuance-t-il. « Nous allons essayer d’assurer une certaine régularité pour nos étudiants, mais tous ne pourront pas forcément avoir 20 % de présence. Nous privilégierons ceux qui ont le moins de contacts actuellement, avec une attention particulière pour les étudiants en première année. »
L’Union syndicale étudiante (USE) se réjouit également que l’enseignement supérieur ait été mis à l’agenda politique, mais considère un jour de présence par semaine comme largement insuffisant. « Certaines universités aux États-Unis arrivent à maintenir un taux bien plus important », souligne l’organisation, qui déplore une situation instable.
Les deux associations d’étudiants continueront à se mobiliser pour réclamer des mesures contre la précarité estudiantine. « Nous proposons une extension du chômage temporaire aux jobistes, qui sont nombreux à avoir perdu leur travail », indique l’USE. A plus long terme, l’organisation milite pour le salaire étudiant, soit le fait d’être payé pour étudier.